Évelyne ROSALIE

Parlez-nous de vous…

Je suis psychologue de formation et ingénieure en éducation thérapeutique. J’ai exercé à l’hôpital, notamment auprès de patients anorexiques ou boulimiques. Je travaille actuellement en cabinet privé.

Quel est le sujet de votre thèse ?

Il s’agit de s’intéresser à l’expérience corporelle comme processus d’apprentissage dans la maladie chronique, en particulier dans la spondylarthrite.

Le corps est un lieu (ou une source) d’apprentissage, de perception, de réflexion et d’action.

Pour le malade chronique dont le corps est en souffrance, cela devient un lieu d’observation continue et de transformation physiques et psychiques. Le corps ne connaît pas la parole verbale. En revanche, des exercices physiques tendant à lui redonner la respiration, la posture, le mouvement, la stabilité, peuvent mobiliser le psychisme. Comment l’expérience corporelle peut-elle agir sur les maux ? Existe-t-il un mécanisme commun d’apprentissage et de transformation ? Cette thèse tend à analyser ce processus de pénétration de son intériorité.

Pourquoi avoir choisi ce sujet de recherche ?

J’ai commencé à réfléchir sur le corps dans ma pratique professionnelle parce que la première chose dont les gens parlent, dans mon cabinet, c’est de leur corps. Ce qui m’a permis de constater que le corps est une autre porte d’entrée dans le psychisme.

Quant à la spondylarthrite, c’est le hasard d’une rencontre qui m’a conduite vers cette pathologie qui m’a semblée pertinente dans le cadre de ma thèse parce qu’entraîner leur corps est vital pour ces patients. Je voulais faire un focus sur le corps et ce qui s’y transforme pour que les malades puissent progresser dans leur maintien en vie et en santé.

Qu’est-ce que cette thèse vous apporte ?

Cette thèse vient en continuité de mon travail sur la connaissance du corps. C’est l’occasion pour moi de décortiquer le corps, d’aider à faire parler le corps, d’aider les patients à exprimer leurs sensations, pour un accompagnement au plus près de leur chair. C’est aussi une réflexion sur la maladie chronique, sur ce que le malade apporte, sa connaissance de son intériorité… Ce qui me donne envie d’exercer de nouveau à l’hôpital pour continuer à apprendre et, qui sait, à être partenaire du travail de Catherine Tourette-Turgis.

Vous avez le droit à un vœu pour la société, quel est-il ?

Je voudrais plus d’attention à l’autre. Et pour cela, il faut savoir détecter des signes…