Laure POASEVARA

Laure POASEVARA

Parlez-nous de vous…

Je suis ingénieure pédagogique. J’ai travaillé pendant 25 ans en tant que chef de service pédagogique dans le social (ASE) et la maladie est venue s’interposer en interrompant mon parcours professionnel pendant 5 ans. Je me suis remobilisée autour du DU d’ETP. Et depuis 2018, je suis patient partenaire enseignant à la Faculté de médecine de Créteil. J’interviens en duo ave des médecins généralistes sur des modules ETP, communication et approche globale. Par ailleurs, je suis chargée de cours à l’Université des Patients-Sorbonne.

Quel est le sujet de votre thèse ?

La loi Ma Santé 2022 est venu entériner l’intégration de patients dans le cursus de formation des soignants. Il m’a donc semblé intéressant de voir comment une personne en état de vulnérabilité peut gérer à la fois son statut de patient formateur et les manifestations de sa pathologie, devant un public de soignants qui plus est. Quelles sont les spécificités des patients formateurs par rapport aux formateurs lambda ? Quel est leur rôle ? Comment vivent-ils leur activité ? Comment gèrent-ils les manifestations de leur maladie, leur énergie ? Quel statut ont-ils ? Etc.

Pourquoi avoir choisi ce sujet de recherche ?

Parce que je suis moi-même patient formateur et je me sens comme une mission d’améliorer la relation patient/soignant, pour aller dans le même sens et faire en sorte qu’il y ait un mieux pour le patient. Cette thèse c’est aussi pour dire que je ne voudrais pas qu’on enferme ce métier nouveau dans une case. J’espère pouvoir montrer qu’un patient formateur n’est pas remplaçable par un autre type de formateur.

Qu’est-ce que cette thèse vous apporte ?

La thèse m’apporte le sentiment d’être utile, ce qui est extrêmement important quand on est malade chronique. Et je me sens aussi dans une dynamique. J’ai plaisir à être dans le rythme des autres, ce que ma maladie a rendu difficile.

Vous avez le droit à un vœu pour la société, quel est-il ?

Plus de compréhension réciproque rendrait les gens plus heureux. Comprendre l’autre c’est aussi donner du temps au temps. A vouloir aller trop vite, on passe à côté de beaucoup de choses, on massacre beaucoup de choses. Et si on a peu de temps, être vraiment présent à l’autre dans un échange, est essentiel.