Parlez-nous de vous…
Infirmière de formation, je me suis spécialisée en gérontologie. J’ai obtenu le master d’expertise en gérontologie et le master d’éducation thérapeutique pour le patient. Actuellement, je suis ingénieure d’étude clinique à l’hôpital Charles Foix à Ivry-sur-Seine.
Quel est le sujet de votre thèse ?
J’ai décidé de m’intéresser aux proches aidants, entre 40 et 60 ans, de parents en perte d’indépendance fonctionnelle, pour comprendre les différents mécanismes d’entrée « en aide ». A quel moment sont-ils devenus aidants ? Cela s’est-il imposé à eux ? Était-ce naturel ? Est-ce un choix ? Une contrainte ? Comment développent-ils les compétences qui leur permettent d’aider au quotidien leur proche ?
Pourquoi avoir choisi ce sujet de recherche ?
Tout d’abord, c’est une situation qui me touche. Ma mère est aidante de ma grand-mère depuis plusieurs années. Et j’ai vu à quel point elle est seule dans ce besoin d’aide. Il n’y a pas vraiment de solutions. Et, même quand il y a des solutions, elles ne sont pas vraiment praticables.
Par ailleurs, au niveau professionnel, j’ai beaucoup travaillé avec des aidants en tant qu’infirmière et j’ai été amenée à entendre les difficultés auxquelles ils étaient confrontés. Les aidants se retrouvent parfois seuls face à des situations dramatiques.
Enfin et surtout, je me suis orientée vers le sujet des aidants parce que je pense que la faculté de se soucier de l’autre, de chercher à le rendre capacitaire, est le propre de l’homme mais également ce qu’il y a de plus exceptionnel dans l’humain.
Qu’est-ce que cette thèse vous apporte ?
Je crois que cela m’apporte énormément de satisfaction. Le fait d’apprendre c’est extrêmement stimulant. La thèse c’est aussi l’opportunité de beaucoup de rencontres, de partages de connaissances, de manières de travailler avec d’autres doctorants et des professeurs. Et j’espère pouvoir faire un travail utile pour la valorisation des aidants.
Vous avez le droit à un vœu pour la société, quel est-il ?
Je pense qu’il serait profitable à tous d’arriver à mieux considérer les personnes âgées et de voir l’étape de la vieillesse de façon positive.
D’une part parce que l’on n’a pas tous la chance d’arriver à cette phase de la vie.
Mais aussi parce que nos aînés sont une source de richesse intérieure, de vécus inestimables qui peuvent être perçus comme un des plus beaux héritages de la vie ou du moins, un des plus importants. Je dis important dans le sens où il est constitutif en partie de ce que nous sommes dans notre identité collective, mais aussi plus personnellement, constructeur de notre identité individuelle.
Et derrière la perception positive du temps qui s’écoule, c’est accepter ce que l’on a tous potentiellement en commun, la vulnérabilité.